Plus de 15 ans que je n’avais pas mis les pieds à Dolisie, la ville rouge du Congo. A l’époque, le trajet en voiture nous avait pris plus de 6 heures. Mais ça c’était avant. Depuis … les 162 kilomètres se font en seulement 3h30, et la qualité de la route est au rdv !
J’avais vraiment hâte de faire la route car je n’en entendais que des bonnes choses, surtout concernant les paysages. Effectivement je n’ai pas été déçue.
Le marché Ilikondi :
Premier arrêt de cette excursion. Le village Ilikondi (je ne suis pas sûre de l’orthographie, j’ai eu 3 versions différentes). A à peu près 45 minutes de Pointe-Noire, Ilikondi est un petit village qu’on ne peut pas rater sur le trajet. Il est traversé par la route nationale, et certains habitants ont eu la bonne idée d’installer des stands tout le long de la portion de route qui traverse le village. Nous avons profité de ce marché pour faire nos emplettes pour le dîner : champignons, bananes plantains, épinards…
La traversée du Mayombe
Malgré la saison sèche, la partie du Mayombe que nous avons traversée était très verte, très dense et très humide. On a vraiment l’impression d’être coupés du monde : on n’a pas croisé beaucoup d’autres voitures et nous avons pris le temps de nous arrêter pour respirer l’air presque montagneux de la forêt et écouter toute la vie qui s’en dégageait. La dernière fois que j’ai eu l’occasion de traverser une forêt similaire et ressenti les mêmes émotions, c’était en 2018 au Costa Rica.
Les plaines
Si tu es bon en géographie congolaise, tu sauras qu’après le Mayombe, il faut traverser la région de La Plaine pour arriver à Dolisie. Changement total d’ambiance, on passe de la densité et de l’humidité à du vide et de la sécheresse. Les paysages sont plutôt plats, et contrastent vraiment avec le Mayombe.
Le baobab de Dolisie
Juste après le deuxième péage (Moukondo) et avant l’entrée dans Dolisie, se trouve un baoabab majestueux. Difficile de lui donner un âge précis, mais je ne pense pas exagérer en disant qu’il a au moins 150 ans. Les habitants des alentours nous ont en effet expliqué que sur cet arbre, Savorgnon de Brazza avait gravé ses initiales (difficiles à retrouver parmi les centaines d’initiales gravées par les nombreuses personnes qui sont passées par là) En faisant le tour du baobab, on découvre de l’autre côté que son tronc est complètement ouvert, et qu’on peut littéralement rentrer dans l’arbre.
Albert Dolisie !
3h39 plus tard, nous arrivons enfin à Dolisie. Savais-tu que le nom “Dolisie” était le nom d’un administrateur colonial français et que la ville a été nommée ainsi pour lui rendre hommage ? Moi non plus avant d’écrire cet article… Dolisie est la 3e plus grande ville du pays après Brazzaville et Pointe-Noire. La première visite peut-être surprenante : tout est littéralement rouge. Le sol de la région très argileux crée des dépots de poussière rouge absolument partout. C’est d’ailleurs en référence à l’argile que les taxis sont rouges à Dolisie.
Si aujourd’hui Dolisie ne rayonne plus comme il y a quelques décennies, c’est pourtant une ville qui a eu la côte ! La ville était un endroit stratégique pour le stockage et la transformation du bois grâce à sa position géograhique. Elle faisait parfaitement le lien entre le Niari (ou se trouvaient bon nombre d’exploitations forestières) et le Kouilou (ou se trouve Pointe-Noire et son port).
La ville est beaucoup plus calme aujourd’hui et présente quelques endroits emblématiques qu’il est interessant de voir comme le marché sur deux étages (je crois que c’est le seul du Congo), le stade de football, et le très joli lac Thomas. La ville étant dans une cuvette, il fait assez frais la nuit (les températures descendent jusqu’à 10 degrés) mais cette position géographique permet aussi de pouvoir jouir d’une vue sur les montages à 360°. Au coucher du soleil c’est juste sublime.
Les chutes de Sossi
A environ une demi-heure de Dolisie, se trouve le village de Sossi, très connu pour deux activités : sa cascade et ses grottes. Nous n’avons fait que la cascade. La petite randonnée d’une vingtaine de minutes pour s’y rendre est vraiment trop cool (voir dans le vlog à partir de 4’40 min) . En septembre c’est la saison sèche, le sol était donc sec et dur. J’imagine qu’en saison des pluies, ça doit plus être la gadoue.
La chute en elle-même est aussi très jolie. L’eau fraîche fait vraiment du bien après la petite marche. Sur place, nous avons rencontré deux jeunes filles qui venaient d’un village voisin. Elles était venues remplir des bouteilles d’eau pour les ramener à une personne malade. L’eau de cette cascade aurait des vertus soignantes. Nous sommes restés environ 45 minutes sur place, avant de reprendre la route pour Dolisie.
Je suis très contente d’avoir découvert cette pépite de la région. C’est pas tous les jours qu’on a une cascade pour soi.