ballons gonflés à l'helium suspendus au plafond

Il y a quelques semaines, je participai à l’EVJF d’une amie. Activité originale la journée, dîner dans un restaurant sympa le soir, brunch le lendemain. Autant d’activités lors desquelles on a ri et refait le monde. Le moment le plus fort de ce weekend était pourtant celui pendant lequel on n’a rien fait. Le samedi soir, en rentrant au Airb&b après le restaurant. On était toutes épuisées de la journée, et persuadées qu’avant minuit on serait toutes couchées et en train de ronfler.


J’essaie de me souvenir mais je n’y arrive pas. Y a-t-il eu une phrase en particulier ? Un mot qui a fait basculer le cours de cette soirée ? Qu’est ce qui a été à l’origine de cette conversation qu’on a eue ? de ces révélations, de cette mise à nue de chacune, de ce moment d’intimité comme rarement j’en ai vécu ?

5h12. C’est l’heure à laquelle nous sommes finalement allées nous coucher, du moins l’heure à laquelle nous sommes allées dans nos lits respectifs. Je suis restée éveillée une heure de plus. Impossible de dormir. Je repasse nos échanges dans ma tête. Je note tout ce que jamais je ne veux oublier, les termes exacts, qui l’a dit, tout ce que ça impliquait.

Une soirée extraordinaire.

Ce n’est pas tant le contenu de notre conversation que je veux te partager ici mais plutôt ce que ça m’a apporté.

J’ai récemment lu un livre, Glacé, et une phrase résume en partie mon ressenti suite à cette soirée : « les gens sont des icebergs. Sous la surface gît une énorme masse de non-dits, de douleurs et de secrets ». Malgré ma personnalité joyeuse et ma positivité à toute épreuve, j’ai vécu mon lot de drames et certains sont difficiles à porter au quotidien. Autant j’aime énormément partager la joie, les bonnes nouvelles, le bonheur autour de moi, autant quand il s’agit de choses négatives, je le garde souvent pour moi. Pas parce que je veux que ce soit un secret, mais parce que je ne vais pas naturellement partager des choses tristes. Et la raison principale que je me donnais jusqu’à maintenant était que les autres ne comprendraient jamais car ils ne l’ont pas vécu. Comme ces gens qui disent « je comprends ce que tu ressens » alors qu’ils n’ont jamais vécu de situation similaire. Non tu ne peux pas comprendre, A quoi bon t’expliquer ?

Lors de cette soirée, je me suis rendue compte que mes amies que je connais depuis plus de dix ans, à qui je parle quasiment tous les jours dans un groupe WhatsApp, portaient des fardeaux dont je n’avais jamais réellement mesuré l’ampleur. Pendant ces six heures, chacune a parlé de certains événements marquants de son histoire qui aujourd’hui continuent d’avoir un impact sur sa vie, d’un challenge récent, d’une douleur émotionnelle constante… Des sujets pas évidents, qu’on n’aborde pas spontanément.

Mais cette nuit-là, tout était facile.

Chacune a partagé quelque chose d’intime de manière naturelle, sans aucune obligation. Ce que j’ai trouvé beau, c’est que pour chaque mot, pour chaque larme versée, il y avait une parole réconfortante en face, qui permettait de regarder la situation avec un nouveau spectre, regarder les choses sous un nouvel angle. Et tu le sais, changer d’angle permet de faire face à une situation différemment. Et affronter une situation différemment permet de sortir du cercle de pensées parfois négatif dans lequel ladite situation nous enferme, et nous empêche d’avancer.

Les paroles que j’ai reçues ce soir-là m’ont fait énormément de bien et m’ont changée : je suis sortie de certains schémas de pensée dans lesquels je m’étais enfermée depuis un moment (dont je n’avais même pas conscience avant cette soirée).

Ce que je retiens n’est pas une révélation extraordinaire, peut-être que ça va même te paraitre très basique mais c’est vraiment ce que je ressens : Il ne faut pas s’enfermer dans sa douleur, même si tu penses que rien de ce qu’on pourra te dire ne t’aidera. J’ai plus appris en 6 heures de conversation avec mes quatre amies qu’en plus d’un an de 6 mois de thérapie avec une pro (je me rends compte qu’elle était vraiment nulle !).

Peut-être as-tu déjà une personne ou un cercle proche avec qui tu sais que tu peux être complètement vulnérable. Si c’est le cas, remercie le ciel car c’est une vraie richesse qu’il ne faut pas minimiser. Si ce n’est pas le cas, je te souhaite de tout mon cœur de trouver au moins une personne avec qui tu pourras le faire. Peut-être comme moi, tu découvriras au hasard d’une soirée, que cette ou ces personne(s) ne sont pas forcément celles auxquelles tu aurais pensées.

Quoi que tu vives, tu n’es pas seul ❤️

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