Dans mon aventure de mieux connaître l’Afrique, son Histoire, ses cultures, apprendre de ses figures féminines était un passage obligé. Avant cet article, j’étais déjà contente de pouvoir citer quelques noms tels que Njinga, Isis, les amazones du Dahomey… Aujourd’hui je suis encore plus heureuse d’avoir étendu mes connaissances, et surtout de partager ces informations avec toi.

Quand on parle des Femmes Noires qui ont laissé une empreinte, on cite beaucoup les américaines telles que Angela Davis, Rosa Parks, Michelle Obama, Harriet Tubman… J’étais curieuse de me renseigner sur toutes les figures féminines qui ont joué un rôle l’Histoire de l’Afrique, en Afrique.

Chanteuse, soldat, humaniste, reine, écrivaine, boxeuse… Voici 54 femmes qui ont fait la différence dans leur pays, voire au-delà.

1. AFRIQUE DU SUD : Brenda Fassie

Chanteuse. Brenda FASSIE, la madonne des bidonvilles. Mon père était un grand fan, et j’ai grandi avec ses chansons, dont Vulindlela que je continue d’écouter encore aujourd’hui. Brenda Fassie était tout sauf une femme conventionnelle. Sa vie a été ponctuée par de nombreux scandales (dont beaucoup dûs à la drogue). A travers son art, elle s’est battue à son niveau contre les injustices de l’époque dans son pays et reste jusqu’au aujourd’hui une des plus grandes figures de la chanson africaine.

2. ALGERIE : Djamila Bouhired

En Algérie, le soutien de Djamila Bouhired, icône de la Révolution - Le  Parisien

Militante. Véritable symbole des révoltes algériennes, Djamila Bouhired a activement participé au combat pour la libération de son pays (jusqu’à poser des bombes). Arrêtée, elle a été torturée par les services spéciaux et condamnée à mort. Un manifeste publié par son avocat et un écrivain, Pour Djamila Bouhired rend son histoire ainsi que celle des tortures infligées aux prisonniers publiques : le monde s’indigne et fait d’elle le symbole de la résistance féminine en Algérie. Aujourd’hui elle reste une femme engagée dans les combats qui concernent son pays, et a d’ailleurs participé en 2019 à une série de manifestations (hirak) contre une nouvelle candidature à la présidence de Bouteflika et du projet que ce dernier proposait.

3. ANGOLA : Njinga

La Reine Njinga, ou plutôt ROI NJINGA comme elle aimait qu’on l’appelle était reine du royaume Ndongo et Matamba (actuel Angola). Elle a dirigé le pays pendant près de 40 ans et s’est battue contre la colonisation portugaise. Elle reste aujourd’hui un symbole fort dans le pays.

Deux livres pour apprendre son histoire :

  • Njinga: Histoire d’une reine guerrière écrit par Lynda Heywood
  • La Reine Ginga et comment les Africains ont inventé le monde de José Eduardo Agualusa (l’histoire est traitée sous forme de roman)

4. BENIN : Tassi Hangbé et les amazones du Dahomey

Les Amazones du Dahomey - Histoire

Guerrières. On a tous entendu parlé de ces femmes guerrières appelées “amazones”. Savais-tu qu’il ne s’agissait pas d’une légende ? Ces dernières ont bel et bien existé. Les femmes guerrières béninoises sont apparues dans l’histoire du pays pour la première fois au 17è siècle : Lors de son règne (seul règne féminin de l’histoire béninoise), la reine Tassi Hangbé a formé un corps d’armée entièrement composé de femmes, les AGOJI. Esclaves entrainées au combat dès le plus jeune âge, ces femmes ont fait la fierté de la force militaire béninoise, et donné une toute autre importance à la place de la femme dans la société. Les différents successeurs de Tassi Hangbé ont conservé cette coutume pendant de nombreuses générations : les Agoji formaient non seulement l’armée mais également la garde rapprochée du Roi en fonction.

Ce court documentaire d’Arte t’en apprendras un peu plus sur le sujet : https://www.arte.tv/fr/videos/095014-000-A/au-benin-les-fieres-amazones-du-dahomey/

5. BOTSWANA – Unity Dow

Avocate & écrivaine. Unity Dow (née en 1959) est une avocate et écrivaine botswanaise est devenue la première femme à devenir juge de la Haute Cour. Côté écriture, elle est l’auteur de plusieurs romans qui ont tous dans une certaine mesure attrait à la dualité valeurs traditionnelles vs. valeurs occidentales. Les histoires de ses romans se déroulent toujours au Botswana.

6. BURKINA FASO – Les femmes peintres kassena

Artistes peintres. Les femmes de la tribu Kassena au Burkina Faso sont principalement connues pour leur talent artistique. Depuis des générations, ces femmes sont en charge de décorer les façades et murs des différents bâtiments. A l’aide de différents matériaux, elles décident des motifs et symboles (inspirés de l’Histoire et de la vie quotidienne) qui seront peints sur chaque mur. Leur travail est vraiment magnifique.

7. BURUNDI : Ririkumutima.

Reine. Si toutes les femmes citées dans cet article ont marqué leur pays, le souvenir qu’elles ont laissé n’est pas toujours positif. C’est le cas de Ririkumutima qui a eu un parcours assez nuancé. Femme du roi Mwezi Gisabo (19e siècle), la reine Ririkumutima était sa femme préférée, mais aussi la plus ambitieuse. Elle n’hésitera pas à comploter, faire assassiner ses proches pour rapprocher ses fils et elle même du trône royal.

8. CAMEROUN : Léonora Miano

Écrivaine. Née au Cameroun, Léonora poursuit ses études en France et se spécialise dans la littérature. Elle écrit de nombreux livres qui obtiennent de nombreux prix. En 2008, cinq de ses romans sont regroupés sous Afropean et autres nouvelles. L’auteure fait de la littérature afropéenne sa signature. Pour elle, les identités “noire” et “africaine” sont obsolètes dans le monde où nous vivons. Elle écrit également sur l’Histoire, et son livre La Saison de l’Ombre qui aborde la traite négrière, reçoit un prix.

9. CAP VERT : Cesaria Evora

“Petit pays, je t’aime beaucoup, petit pays, je t’aime beaucoup…” Ces paroles te disent quelque chose ? bon c’est un peu dur sans la mélodie. il s’agit d’une des chansons les plus connues de Cesaria Evora, mais pas autant que Sodade.

Cesaria Evora est une chanteuse emblématique du pays. Son surnom était “la diva aux pieds nus”. Amoureuse de son pays, elle n’a jamais voulu le quitter.

Ce documentaire de ARTE nous raconte la vie de Cesaria, ses combats, ses bonheurs et ses peines :

10. CENTRAFRIQUE : Catherine Samba-Panza

Chef d’Etat. Ayant grandi entre le Tchad, le Cameroun et la Centrafrique, Catherine Samba-Panza a ensuite entamé sa carrière politique en Centrafrique. Un de ses grands combats a été la lutte contre les violences faites au femmes (notamment les mutilations) à travers l’Association des Femmes Juristes de Centrafrique. Elle a également activement participé aux programmes de formation aux Droits Humains sous l’aile d’Amnesty International.

En 2014, le président en fonction se voit forcé de démissionner. Le Conseil National de Transition nomme Catherine Samba-Panza comme chef d’Etat Transition parmi huit autres candidats. Son rôle est de diriger le pays durant cette phase de transition jusqu’aux prochaines élections qui n’auront lieu que 3 ans plus tard. C’est la première femme en Afrique à accéder à la fonction présidentielle.

11. COMORES : Imany

Chanteuse. Je ne savais même pas qu’elle était d’origine comorienne ! Imany, de son vrai prénom Nadia, est une française dont les deux parents sont d’origine comorienne. Partie à New-York ou elle a entamé une carrière de mannequin (la go est trop fraîche), elle est vite tombée amoureuse de la musique. Elle arrête le mannequinat et fait tout pour exceller dans sa nouvelle passion.

Ce que j’aime particulièrement dans le style d’Imany, c’est que sa musique n’est pas tombée dans les clichés du RnB qu’on apprécie un jour, et qu’on oublie le lendemain. Sa musique est in-tem-po-relle, à l’image des grandes musiciennes qui l’inspirent : Tracy Chapman et Nina Simone.

12. CONGO BRAZZAVILLE – Mambou Aimée Gnali

Écrivaine. Mambou Aimée Gnali est une femme de lettres connue pour avoir écrit deux romans : L’or des femmes et Beto na beto le poids de la tribu. Le premier décrit les coutumes toujours existantes concernant le destin des filles qui passent à l’âge d’adulte et par conséquent son prêtes à être mariées. Le poids de la culture, le rôle de la femme, l’injustice sociale sont des thèmes qu’on peut retrouver dans ce livre. Quant à Beto na beto le poids de la tribu, il traite de son histoire personnelle, notamment sa liaison avec Lazare Matsocota (magistrat congolais).

En plus d’être une écrivaine, Mambou Aimée Gnali a également milité pour l’éducation en Afrique à travers différents postes, elle a notamment travaillé sous l’aile de l’UNESCO.

13. CONGO KINSHASA : Kimpa Vita

Kimpa Vita — Wikipédia

Prophétesse. Kimpa Vita a vécu à la même époque que la Reine Njinga dans l’ancien Royaume Congo (aujourd’hui Angola). Pendant son adolescence, ses “pouvoirs” sont confirmés par tous : Kimpa est une nganga marinda, trait d’union entre les hommes et les esprits avec qui elle communique. Aux environs de ses 20 ans, elle déclare qu’elle reçoit des révélations de Dieu, et que Jésus ainsi que d’autres personnages bibliques sont noirs. Son influence est telle, qu’un mouvement en nait et connaîtra de nombreux disciples : l’antonianisme. Comme Jeanne d’Arc 200 ans avant elle, elle finit brûlée sur un bûcher.

Il existe de nombreux écrits sur Kimpa Vita, voici quelques liens :

14. COTE D’IVOIRE : Abla Pokou

Reine. Abla Pokou est originaire du Royaume d’Ashanti (localisé dans l’actuel Ghana). En 1770, une guerre a lieu, et son frère Daaku (héritier du trône) est tué. N’ayant pas de perspective sur la suite des événements et inquiète du sort qui lui sera reservé, elle décide de quitter le royaume avec sa famille, les soldats ets fidèles de son frère défunt. Lors de cette fuite, ils doivent traverser le fleuve Comoé en crue. Afin de permettre la traversée, le sacrifice de son enfant aurait été nécessaire. En voyant son fils disparaitre dans l’eau, elle aurait crié “Ba ouli” (l’enfant est mort). C’est ce Ba ouli qui aurait donné son nom au nouveau peuple qu’elle crée une fois arrivé en Côte d’Ivoire, les Baoulé.

15. DJIBOUTI : Aïcha Mohamed Robleh

Dramaturge. Une autrice qui n’écrit pas des romans, mais… des pièces de théâtre. Je ne connais pas beaucoup de dramaturges africains, son histoire m’a d’autant plus intriguée. Aïcha Mohamed Robleh a dès ses débuts professionnels été impliquée dans la politique de son pays. Elle a successivement travaillée au Ministère du travail, à l’Assemblée Nationale, avant d’être ministre de la Promotion de la femme, du bien-être familial et des affaires sociales en 2005. Son travail de lutte pour dénoncer la condition de la femme est également visible hors de la scène politique. Elle crée une troupe de théâtre, La voix de l’Est, et écrit de nombreuses pièces, dont La Dévoilée et Si Madame devient ministre, avec comme point commun : le rôle de la femme dans la société djiboutienne. En 2015, son premier long métrage Pour une vie sans lame dénonce les mutilations génitales des femmes.

16. EGYPTE : La Pharaonne Hatshepsout

Des femmes de tête, le pays en a connu : Isis, Nefertiti, Cléopatre. Je suis sûre que tu as déjà entendu parler d’une de ces trois grandes figures. Je ne vais donc pas parler de l’une d’elle mais d’une figure moins connue mais qui a pourtant marqué son pays : Hatshepsout. Son nom ne te dit rien ? Et pourtant, Hatshepsout a été un des rares pharaons femme du pays.

Elle s’est retrouvé sur le trône par un coucours de circonstances : son frère le pharaon n’a pas laissé d’héritier légitime, par contre il avait eu un enfant avec une épouse secondaire. Celui-ci n’étant encore qu’un enfant au décès de son père, c’est donc Hatshepsout qui se retrouve en charge de la régence. Sa soif de pouvoir la poussa à user de tous les stratagèmes déo-politiques légitimes pour s’assoir définitivement sur le trône et s’autoproclame Pharaon, avec le soutien du clergé.

Pour aller plus loin :

- DESROCHES NOBLECOURS, Christiane, La femme au temps des pharaons, Paris, Stock, 1986.
- DESROCHES NOBLECOURS, Christiane, La Reine mystérieuse Hatchepsout, Paris, Pygmalion, 2002.
- TALLET, Pierre, 12 reines d’Egypte qui ont changé l’Histoire, Paris, Pygmalion, 2013.

17. ERYTHREE : Dehab Faytinga

Musicienne. Agée de 57 ans, Faytinga est une chanteuse qui très tôt a pris part aux combats de son pays. A 14 ans, elle participe à la lutte de libération de son pays, jusqu’à la victoire en 1991. Elle a alors 30 ans commence à utiliser sa voix et son art pour servir son pays en intégrant parfaitement les airs traditionnels de son peuple. Après une expérience dans le gouvernement en tant que ministre, elle participe à une tournée musicale mondiale avec son groupe, Sibrit Cultural Troupe avant de recommencer une carrière solo. Son deuxième album, Érythrée, qui sort en 2003 rend hommage à son pays. Quand elle ne compose pas ses chansons, Faytinga n’hésite pas mettre en valeur les poèmes et autres formes d’art d’autres artistes érythréens. Elle devient la vitrine de son pays qu’elle représente dans différents festivals et expositions mondiaux.

 « je chante la paix, l’amour et les relations humaines. La guerre, les conflits et d’autres perturbations n’ont apporté aucun changement positif pour l’Afrique, mais provoqué une crise des réfugiés, des souffrances, des agonies, de l’inconfort et des difficultés économiques. J’apporte une musique d’espoir pour le peuple »20.

18. ESWATINI (SWAZILAND) : Labotsibeni Mdluli

Reine. Au cours de sa vie, Labotsibeni (1895-1925) a connu différents statuts. Avant d’être reine régente, elle a d’abord eu comme statut reine consort (épouse de roi) , puis reine-mère (mère du roi) et enfin reine régente. Peu importe les titres, que ce soit avec son mari ou avec son fils, elle a toujours eu une place importante dans le gouvernement du pays. Son grand combat aura été la lutte contre l’oppression coloniale et la protection des droits de son peuple. Après des années d’observation des colons, elle saisit l’importance de l’éducation des jeunes générations et se bat pour un système éducatif swazi toujours meilleur.

19. ETHIOPIE : AÏDA MULUNEH

Photographe. Aïda Muluneh est une photographe éthiopienne née en 1974. Elle a vécu dans différents pays pendant sa jeunesse avant d’obtenir son diplôme au Canada. Elle devient ensuite journaliste-photographe pour le Washington Post. Son travail est exposé dans le monde entier et elle gagne plusieurs prix internationaux. Son expertise de la photographie en Afrique, lui donnera la notoriété nécessaire pour être nommée plusieurs fois juge à des cérémonies de remise de prix dans le domaine de la photo.

En 2010, elle crée l’AFF, Addis Ababa Foto Fest, premier festival de photo en Afrique de l’Est. Elle dirige également sa propre société dont le but est de mettre en valeur les formes d’art et artistes du pays.

The American Dream
The American Dream – Aida Muluneh

20. GABON : Martine OULABOU MBADINGA

Enseignante. Martine Oulabou est une jeune enseignante et activiste au sein du Syndicat de l’Education Nationale (SENA) . Au début des années 1990, elle participe à de nombreuses manifestations pour l’amélioration des conditions d’apprentissage pour les élèves et des meilleures conditions de travail pour les enseignants. Lors de l’une de ces manifestations, les policiers ont ouvert le feu, tuant de nombreuses personnes dont Martine Oulabou qui avait alors 33 ans. Sa mort marque un tournant dans la lutte pour l’éducation : de nombreuses écoles dont une portant son nom sont créées, accompagnées de réformes gouvernementales pour l’amélioration du système éducatif national.

21. GAMBIE : Jaha Dukureh

Militante. Jaha Dukureh est dans sa jeunesse victime de mutilation génitale féminine et mariée de force à 15 ans. Après plusieurs années de reconstruction mentale, elle fonde en 2013 l’ONG Safe Hands for Girls qui a pour but de venir en aide à toutes les filles et femmes victimes de MGF. Si la Gambie a officiellement interdit les mutilations génitales féminines c’est en grande partie grâce à elle.

Jaha Dukureh vit aujourd’hui aux Etats-Unis, ou elle s’est (re)mariée et est mère de famille. Elle a travaillé au sein de l’administration OBAMA où son rôle était entre autres de répertorier les cas de MGF sur le sol américain. Elle a également été ambassadrice régionale pour l’ONU FEMMES AFRIQUE en 2018.

Pour aller plus loin : Jaha’s Promise (La promesse de Jaha)

22. GHANA : Yaa Asantewaa

Guerrière. 19e siècle. Yaa était une femme guerrière du royaume Ashanti. Chez le peuple Ashanti, Le Trône d’Or est le symbole même de la nation et de sa puissance. Aussi, quand les colons britanniques ont réclamé ce trône “au nom de sa majesté la Reine d’Angleterre”, Yaa a lancé un mouvement de rebellion historiquement connu sous le nom de “Guerre du Trône d’Or”. Face à l’hésitation des hommes Ashanti, Yaa a déclaré :

Si vous, les hommes d’Ashanti, vous ne voulez pas y aller, nous, les femmes, nous irons. Je vais faire appel à mes camarades féminines. Nous irons nous battre contre les hommes blancs. Nous irons nous battre jusqu’à ce que la dernière tombe sur le champ de bataille. Si vous, les chefs, ne comptez pas vous battre, vous devriez prendre mes sous-vêtements en échange de vos pagnes.

#Badass.

Pour aller plus loin : Livre Yaa Asantewaa: Yaa Asantewaa Ashanti Warrior Queen Mother

23. GUINEE BISSAU : Carmen Pereira

Chef d’Etat. Carmen Pereira est la première Chef d’Etat de la Guinée Bissau ET de l’Afrique. A 26 ans, elle décide de rejoindre le parti luttant pour l’indépendance de la Guinée et au Cap Vert (qui étaient des colonies portugaises à l’époque). En plus de la politique, elle s’implique également dans le domaine de la santé (suite à un séjour en Union Soviétique ou elle a suivi des cours de médecine). Elle aura ensuite des rôles importants au sein du Parlement du Cap Vert puis de l’Assemblée Nationale de Guinée Bissau dont elle deviendra la présidente en 1984 suite à un coup d’état. En attendant la promulgation d’une nouvelle constitution, elle est nommée présidente de l’Assemblée nationale et présidente du Conseil d’Etat, faisant d’elle la première Chef d’Etat d’Afrique ! Elle sera destituée 5 ans plus tard par Joao Bernardo Vieira.

24. GUINEE CONAKRY : Hadja Mafory Bangoura

Mafory Bangoura

Militante. Début des années 1900, la Guinée Conakry fait partie de l’Afrique Occidentale Française. Sekou Touré lance un mouvement de grève dans plusieurs colonies françaises afin de faire adopter des lois en faveur des guinéens qui subissaient des injustices et pressions de la puissance coloniale (le parti RDA). Hadja Mafory participera et ira plus loin en décidant de mobiliser toutes les femmes afin qu’elles fassent pression sur leur mari pour rejoindre la résistance. Elle ne s’arrêtera pas là : elle crée une milice entièrement composée de femmes et les forme au maniement des armes. En 1958, la Guinée devient indépendante et Sekou Touré président. Hadja Mafori sera ministre des affaires sociales.

25. GUINEE EQUATORIALE : Anastasia Nze Ada 

Militante. A 44 ans, Anastasia, une guinéenne lambda, décide de divorcer de son mari violent. Suite au divorce, elle part en Espagne en emmenant leur enfant le plus jeune. Ce qui a été mal vu par son ex-mari.

Chez nous, on est marié avec la tradition à vie. Même les religions s’en accommodent. En cas de divorce, les enfants restent avec leur père, et cela crée des problèmes avec la famille, car il faut rembourser la dot », explique-t‑elle.

Anastasia

Elle reste 16 ans en Espagne. Pendant ce séjour et suite à son vécu, le sujet des droits de la femme devient central dans sa vie. Elle reprend ses études, et va jusqu’à créer une association pour les femmes africaines qui la pousseront à effectuer plusieurs missions dans différents pays d’Afrique.

Ses actions sont remarquées, et à son retour dans son pays natal, un rôle important au sein du ministère de la promotion de la femme en Afrique lui est attribué. Elle créé en parallèle une nouvelle association Egalité et Droits de la femme en Afrique dont le but est de faire prendre conscience aux femmes de leurs droits, de parler ouvertement des violences conjugales et de lutter contre les grossesses précoces qui sont une raison de déscolarisation des jeunes guinéennes.

26. KENYA : Wangari Muta Maathai

Wangari Muta Maathai est la première femme africaine à avoir obtenu le Prix Nobel de la paix (2004).

La Relève et La Peste

Issue d’une famille modeste de fermiers, elle obtient une bourse pour poursuivre ses études dans une université américaine (Kansas). Elle obtient une licence en biologie ainsi qu’un doctorat. Après un séjour en Allemagne, elle retourne à Nairobi ou elle travaille en médecine vétérinaire avant d’enseigner cette spécialité à l’Université de Nairobi.

L’écologie est un autre de ses centres d’intérêt et elle fonde en 2003 le Parti vert Mazingira. En 2003, le Président la nomme ministre-adjointe à l’Environnement, aux ressources naturelles et à la faune sauvage. Un an plus tard, elle reçoit le prix Nobel de la paix et fonde une ONG contre la déforestation. En 2008, son combat et sa victoire contre le projet de construction d’une maison par Arap Moi (ancien président) a traversé les frontières. Cette construction aurait impliqué la déforestation de plusieurs hectares.

27. LESOTHO : Mosa Sixishe

Mosa est une jeune artiste de 23 ans qui navigue entre deux univers : l’art visuel et le textile. En regardant ses oeuvres, on voit tout de suite sa signature : la déconstruction. Elle travaille avec différentes maisons de couture et photographes.

Mosa Sixishe

28. LIBERIA : Helen Johnson Sirleaf

Si Carmen Pereira a été la première Chef d’Etat d’Afrique, Helen Johnson Sirleaf est la première Présidente du continent. Elle est la première femme en Afrique à avoir été élue au suffrage universel. Elle sera réélue plusieurs fois et aura été en tout 12 ans à la tête du pays. Elle aussi connu pour avoir reçu le Prix Nobel de la Paix en 2011.

29. LIBYE : Hanane Al-Barassi

Avocate et porte-paroles des femmes, Hanane Al-Barassi se battait pour dénoncer les coupables (souvent des hauts placés dans le gouvernement) de violences faites aux femmes. L’une de ses armes était les réseaux sociaux ou elle interviewait des victimes. Elle avait en parallèle fondé une association de pour la défense des droits de la femme. Son franc-parler, ses accusations toujours précises (elle n’hésitait pas à citer des noms) ainsi que sa notoriété ont effrayé le système en place, qui n’a pas hésité à la tuer. Le 10 novembre 2020, Hanane est assassinée dans sa voiture en pleine rue, elle venait de poster une vidéo en direct quelques minutes avant.

Hanane était consciente des risques pour sa vie, mais elle jugeait son combat plus important que sa vie. La veille de sa mort, elle avait déclaré :

“Je ne me rendrai pas, je ne me rendrai jamais qu’avec des balles – si je meurs, qu’il en soit ainsi. Ce n’est que dans la mort que je serai réduite au silence”

Hanane Al-Barassi, avocate et défenseuse des droits des femmes, abattue en  pleine rue en Libye - FDT

30. MADAGASCAR : Ranavalona 1ere

Ranavalona 1ere devient reine suite au décès de son mai et cousin en 1828. Elle gouvernera le pays pendant 33 ans. Son règne sera celui de la prise de distance avec l’Europe et son influence : Elle repoussera les attaques française et britanniques avant de mettre fins aux échanges commerciaux avec l’Europe pendant presque 10 ans et d’exiger des indemnités suite aux préjudices causés par les différentes attaques.

31. MALAWI : Theresa Kachindamoto

Theresa Kachindamoto — Wikipédia

Le mariage d’enfants est aboli au Malawi depuis la promulgation d’un loi à cet effet en 2015. Et pourtant, aujourd’hui encore, 42% des femmes mariées entre 20 et 24 ans l’ont été avant leurs 18 ans.

Depuis 2003, Theresa Kachindamoto a été nommée Chef d’une région du Malawi (district de Dedza), lui donnant “pouvoir” sur presque un million de personnes. Son combat principal depuis est l’éducation des enfants, et l’annulation pure et simple des mariages forcés. Elle a ce jour, fait annulé plus de 800 mariages impliquant des filles beaucoup trop jeunes, et leur a permis d’avoir accès à une éducation en les faisant scolariser. Elle a également fait interdire les camps d’initiation sexuelle, lieux ou les jeunes filles étaient envoyées pour “apprendre leurs futurs devoirs conjugaux”.

32. MALI : Fatoumata Diawara

Artiste. Née en 1982, Fatou est une artiste. Actrice et chanteuse, elle tournera dans son premier film La genèse de Cheikh Omar Sissoko à 17 ans. Dotée d’une voix magnifique, elle ne tardera pas à ouvrir les portes du monde de la musique. Elle utilisera cette passion pour dénoncer la situation politique au Mali. En 2013, elle rassemble des dizaines d’artistes maliens pour l’enregistrement de la chanson Mali Ko. En 2016, elle participe au documentaire Mali Blues, qui donne la parole aux artistes locaux sur la situation politique locale.

33. MAROC : Salwa Akhannouch

Une des femmes les plus puissantes du monde arabe. Rien que ça ! Salwa Akhannouch est la PDG du groupe ASKAL (spécialisé dans le retail, le luxe et les centres commerciaux). En 2015, elle est élue deuxième femme d’affaires la plus influente du continent. C’est elle qui en 2004, a introduit la franchise Zara au Maroc, puis Massimo Dutti deux ans plus tard. Dans les années 60, son père avait fait fortune dans le business du thé. Elle a hérité du sens des affaires de son père !

34. MAURICE : Ananda Davi

Écrivaine ayant une vingtaine d’oeuvres à son actif, Ananda Davi est surtout connue sur la scène internationale pour ses 2 romans qui ont reçu des prix internationaux : Indian Tango et Le Sari Vert. Ananda se passionne pour l’écriture depuis toujours, à même pas 20 ans elle avait déjà publié son premier recueil. A travers ses écrits, cette écrivaine aborde souvent une Ile Maurice méconnue, loin des des images paradisiaques de l’imaginaire commun.

35. MAURITANIE : Aminetou Mint Al-Moctar 

Militante. Aminetou, aujourd’hui agée de 64 ans se bat depuis plusieurs années contre les maux de sa societé : le racisme et l’esclavagisme (encore très présent aujourd’hui), l’extremisme religieux, les droits des femmes. Sa force et son courage sont d’autant plus méritants qu’Aminetou est claire de peau (considérée “supérieure” à la peau foncée) et issue d’une famille maure noble. Elle aurait pu vivre une vie pépère et sans encombre, regarder les maux de sa société de loin. Au lieu de cela, elle a décidé de prendre le taureau par les cornes et d’essayer de faire bouger les choses à son niveau, ce qui lui vaut les représailles de plusieurs membres de sa famille et une fatwa est lançée sur elle depuis 2014.

36. MOZAMBIQUE : Josina Machel

Militante. Héroine de la liberté, Josina rejoint son premier groupe militant alors qu’elle est étudiante. A 19 ans, elle rejoint le FRELIMO (Front de libération du Mozambique) ou elle aura un rôle actif au sein du Détachement féminin. Elle recevra un entrainement militaire pendant lequel elle rencontrera son futur mari (et futur premier président du pays). Josina aura ensuite différents rôles au sein du FRELIMO : Lutte pour la prise en charge des enfants, lutte pour l’égalité hommes/femmes, l’éducation des jeunes filles. Elle participera également à la guerre de libération contre les portugais. Elle mourra à 25, des suites d’un cancer du foie non traité.

37. NAMIBIE : Les femmes Himba

C’est la minute Belle gosse du continent.

On a tous déjà vu ces photos de femmes africaines avec des grosses tresses recouvertes de boue rouge, que ce soit dans un aéroport, dans un reportage anthropologue ou à travers l’objectif d’un photographe. Eh bien il s’agit de femmes du peuple Himba. Ce peuple, vieux de plusieurs centaines d’années a été divisé suite à la création des frontières par les colons européens. Du coup, on retrouve des groupes d’individus dans d’autres pays de la zone (Botswana, Angola , Afrique du Sud).

femme himba - Photo de Olivier Follmi - Un autre monde est possible...
Photo d’Olivier Follmi

La peau rouge des femmes Himba vient d’un baume qu’elles fabriquent à partir de poudre d’ocre rouge et de beurre de vache qu’elles fabriquent elles-même ou achètent (les joies de la mondialisation ?). Ce beaume fait intégralement partie des critères de beauté féminins et permet aussi de se protéger la peau du soleil et des piqûres d’insectes.

38. NIGER : Sarraounia

Reine du peuple Azna dans les années 1800, Sarraounia (qui est un titre voulant dire Reine) est retenue dans l’histoire pour avoir fait une résistance digne de ce nom à une troupe coloniale française à la fin du siècle, et ce alors que dans de nombreux autres pays, de nombreux peuples capitulent. Elle reste aujourd’hui LE symbole de la résistance au Niger.

39. NIGERIA : Chimamanda Ngozi Adichie

“We raise girls to see each other as competitor, not for job or for accomplishments which I think could be a good thing, but for the attention of men.”

Chimamanda Ngozi Adichie

J’étais obligée de parler d’elle ! Écrivaine et afro-féministe, Chimamanda est un modèle pour la jeunesse africaine. L’écriture n’était pourtant pas “sa voix”. Elle a d’abord fait des études de médecine avant de redonner une nouvelle direction à ses études aux Etats-Unis où ses talents d’écriture vont commencer à émerger. A travers ses romans, elle aborde des sujets sociétaux nigérians. En 2009, elle s’exprime sur la scène de TED, son discours The Danger of Single Story a pour thème le pouvoir d’une histoire. En 2012, Queen Beyoncé utilise l’un de ses discours sur le féminisme dans son titre #Flawless. Oui oui, la voix-off qu’on entend est un discours de Chimamanda.

40. OUGANDA : Tina Katushabe

Il y a quelques années, Tina rencontre une fille de 5 ans qui avait été violée par un homme. Son histoire déchirante (d’autant plus que Tina a une fille du même âge) la pousse à agir, et elle finit par trouver l’homme qui a abusé d’autres enfants. Elle fera tout pour qu’il soit condamné. Elle ne s’arrêtera pas là, se rendant bien compte que le cas de ces filles existe au pluriel dans une région ou le patriarcat domine, où la pauvreté est reine, et où les femmes ne portent pas plainte. Tina décide d’ouvrir un refuge pour les femmes, dans la montagne Bwindi : Change a life Bwindi où les femmes apprennent l’artisanat (couture, fabrication de paniers, vente de miel…) et vendent leur travail aux touristes, ce qui leur apporte une autonomie financière et la liberté.

41. RWANDA : Scholastique Mukasonga

Scholastique Mukasonga — Wikipédia

Écrivaine. Alors qu’elle n’était encore qu’une enfant, Scholastique a subi les persécutions contre les Tutsi. 37 membres de sa famille seront tués en 1994. Sa famille fuira vers le Burundi où elle finira ses études avant de partir pour la France. Le traumatsime du génocide fera qu’elle ne retournera dans son pays d’origine que 10 ans après ces faits. C’est là qu’elle écrira son autobiographie Inyenzi ou les Cafards, livre à travers lequel elle rendra hommage à tous ces mots sans sépulture, et toutes ces familles endeuillées. Elle écrira de nombreux autres livres, et recevra de nombreux prix, notamment le prix Ahmadou-Kourouma pour son oeuvre Notre-Dame du Nil.

42. SAO TOME ET PRINCIPE : Alda do Espírito Santo

Militante. Dans sa vie de jeune adulte, Alda est une femme politique et militante pour l’indépendance du pays. Elle aura connu la prison en 1965 mais son combat finira par payer et la propulsera dans les rangs du gouvernement. Elle sera ministre plusieurs fois entre 1980 et 1991. Ce qui la rend encore plus spéciale c’est que c’est elle qui a écrit les paroles de l’hymne national santoméen. Son décès en 2010 sera suivi d’un deuil national de 5 jours.

43. SENEGAL : Mariama Bâ

Écrivaine. Une si longue lettre. Un chef-d’oeuvre ! Si tu ne l’as pas encore lu, arrête tout ce que tu fais et achète-le ! Avant ce livre, je ne pensais pas que le drame pouvait être si joliment raconté. Mariama Ba est une très grande écrivaine, en plus d’être une militante qui dédiera son oeuvre à un combat dont Une si longue lettre est pour moi la clé de voute : les inégalités entre les hommes et les femmes dans la culture sénégalaise (je dirais même africaine).

44. SEYCHELLES : Danielle de Saint Jorre

Politique. Après des études en Angleterre, Danielle retourne dans son pays d’origine où elle commence par être enseignante, avant de rejoindre quelques années plus tard, le ministère de l’Education. Le grand combat de sa vie aura été de se battre pour que le créole seychellois soit reconnu comme vraie langue et première langue officielle. Elle participera à la publication de deux ouvrages en créole : l’Evangile selon Saint-Marc et Apprenons la nouvelle orthographe (orthographe de la langue créole). Une autre de ses victoires aura été l’enseignement de cette langue dans les écoles à partir de 1982.

45. SIERRA LEONE : Adelaide Casely-Hayford

Militante. Adelaide quitte la Sierra Leone à 17 ans, elle se rend en Europe (Allemagne et Angleterre) où elle ouvrira un foyer pour célibataires africains. C’est en Angleterre qu’elle rencontrera son futur mari d’origine ghanéenne qui lui donnera la curiosité des cultures africaine, du nationalisme, et ce, notamment pour la Sierra Leone. Elle retournera dans son pays plus de 20 ans plus tard où elle créera une école d’études supérieures dont le but est d’aider les jeunes filles à apprendre de leur culture et leur inculquer une fierté nationale.

46. SOMALIE : Dada Masiti

Poétesse. Dada Masiti (1810-1919), de son vrai nom Mana Sitti Habibi Jamaladdin est l’enfant d’un père et d’une mère Ashraf (déscendants de Mahomet par sa fille Fatima). Le fait le plus marquant de sa vie est qu’elle a été enlevée alors qu’elle était enfant et emmenée à Zanzibar où elle a été réduite à la position d’esclave pendant dix ans. Elle finira par s’échapper, grâce à un membre de sa famille vivant sur l’île. Elle fera des études coraniques, et commencera à raconter des épisodes de sa vie à travers ses poèmes, qu’elle utilisera aussi pour dénoncer la pression coloniale. Son oeuvre fait aujourd’hui partie de l’héritage littéraire somalien.

47. SOUDAN – Joséphine Bakhita

Un destin incroyablement douloureux. Bakhita n’est d’ailleurs pas son vrai nom. Kidnapée par des trafiquants d’esclaves alors qu’elle n’était qu’une enfant, elle ne se rappellera jamais de son vrai nom. Elle a d’abord été achetée par une famille maghrébine ou elle a vécu les pires sévices, puis vendue au consul d’Italie, qui la ramenera en Italie. Elle sauvera le nouveau-né de sa “nouvelle famille”, et vivra une relation particulière avec cette enfant. Elle commencera à avoir ses premiers contacts avec le christianisme à cette époque, et après son affranchissement en 1889, elle rentre dans un couvent où elle apprend à devenir nonne. Les traumatismes physiques qu’elle aura pendant sa condition d’esclave continueront de la faire souffrir jusqu’à sa mort. En 2000, l’église catholique la canonise.

En 2000, Véronique Olmi écrit sa biographie que je t’invite à lire.

Bakhita

48. SOUDAN DU SUD : Nyaruach

Chanteuse. Nyaruach nait pendant la guerre civile en 1983. A même pas 10 ans, elle est séparée de toute sa famille : sa mère est morte alors qu’elle n’avait que 4 ans, et son frère a été forcé à rejoindre la guérilla. Elle le retrouvera 20 ans plus tard, dans un pays voisin, le Kenya. Tous deux amoureux de la musique, ils enregistrement un hymne à la paix, Ti-chuong. Le son résonne dans tout le pays et les motive à continuer leur combat, ils deviennent militants des droits des enfants et des femmes. Presque 10 ans plus tard, Nyaruach rentre au Soudan du Sud pour rencontrer ces femmes pour qui elles se bat. Elle vit aujourd’hui au Kenya ou elle continue de dénoncer les horreurs de son pays à travers ses chansons. Son dernier clip Gatlouak, dans lequel elle n’hésite pas à tacler les hommes soudanais (qu’elle juge ennuyeux et sans projets) te permettra de mieux découvrir son univers :

49. TANZANIE – Samia Suluhu Hassan

Présidente. Une nouvelle toute fraîche ! Samia Suluhu Hassan n’est autre que la nouvelle présidente de la Tanzanie depuis 3 mois ! A 61 ans, elle était d’abord vice-présidente jusqu’à la mort du président élu en Mars. Elle est désignée pour le remplacer, et devient ainsi la première présidente du pays. Mère de 4 enfants, elle est connue pour être une vraie source de motivation pour les femmes qu’elle encourage aux cours de différents congrès et discours.

50. TCHAD : Rose Lokissim

Soldat. Morte à à peine 33 ans, Rose était soldat d’élite dans l’armée tchadienne. Elle rejoindra l’opposition suite au renversement du gouvernement par coup d’état. Elle sera arrêtée et sera enfermée avec 60 hommes où elle sera torturée pendant plus de huit mois avant d’être transférée dans une cellule pour femmes. Son profil militaire la pousse à faire un rapport de la situation, et elle commence à rassembler de nombreuses informations suite aux témoignages recueillis auprès des autres prisonniers. Elle sera exécutée pour cet acte.

Tchad : Rose Lokissim, l'héroïne qui a fini par vaincre Hissène Habré - Le  Point

51. TOGO : LES NANA BENZ

Femmes d’Affaires. Tu as déjà peut-être entendu ce terme, je le trouve trop stylé ! Aujourd’hui cette appellation est utilisée dans différents pays mais elle originaire du Togo. Les Nana Benz sont des businesswomen dont l’activité principale est la vente de pagnes. Contrairement à la croyance, le mot “nana” vient de “ena” voulant dire mère dans un dialecte local. Quant à “Benz” il fait référence au voitures Mercedes Benz dont elles étaient friandes dans les années 1980 et symbolisaient leur réussite. Elles n’étaient pas juste de simples marchandes de wax, mais formaient une espèce d’oligarchie locale, les meufs étaient blindées, inspirant crainte et respect.

L’une des Nana Benz les plus connue est Dédé Rose Creppy 

De si puissantes femmes d'affaires… l'étonnante histoire des « Nanas Benz »  du Togo | History & Business
Dédé Rose Creppy 

Pour aller plus loin : https://historyandbusiness.fr/de-si-puissantes-femmes-daffaires-letonnante-histoire-des-nanas-benz-du-togo/

52. TUNISIE : Bchira Ben Mrad

Militante. Issue d’une famille d’intellectuels religieux, Bchira crée en 1936 l’Union musulmane des femmes de Tunisie (UMFT), organisme qui a pour but de permettre aux femmes d’être actives dans un mouvement national. C’est la première organisation dans ce genre. Pour se faire, elle travaille d’arrache-pieds et s’entoure de femmes puissantes telles ques que Tawhida Ben Cheick (première femme médecin du pays) où encore les soeurs Hajjaj (filles d’un membre du gouvernement ayant de l’influence).

Pour des raisons inconnues du public, Habib Bourguiba qui sera élu président dissoudra complètement l’organisation qui sera remplacée par une autre, alors qu’il la soutenait officiellement pendant des années. Le nom de Bchira ne sera plus jamais cité et son travail sera définitivement enterré avec elle en 1993. Mais nous, on n’oubliera pas. Bchira Ben Mrad.

53. ZAMBIE : Esther Phiri

Al Jazeera premieres ‘Between Rings’ – Zambia Daily Mail

Boxeuse. Agée de 33 ans aujourd’hui, Esther est une boxeuse qui a été championne du monde en en 2010 catégorie super-léger. Ses nombreuses victoires permettra de redorer l’attrait de la population locale pour la boxe féminine, incitant de nombreuses femmes à adopter cette voie.

La boxe n’était pourtant pas sa destinée première. Issue d’une famille modeste, et mère à l’âge de 16 ans, elle vend des fruits et légumes dans la rue. Ce n’est que plus tard qu’elle s’intéresse à la boxe. Sa soeur vient de déceder et elle a besoin de plus d’argent pour parvenir aux besoins de ses 4 neveux et nièces (en plus de son enfant). Elle décide de s’intéresser à la boxe professionnelle et s’entraîne tellement que son petit-ami la quittera. Elle rencontre Anthony Mwamba (ancien boxeur zambien) qui la soutient et pousse à continuer à boxer.

Se rendant bien compte que ce statut de championne du monde ne sera pas eternelle, Esther fait des investissements rentables dans l’immobilier, lui procurant ainsi des entrées d’argent régulières et stables.

Un documentaire , Between Rings: The Esther Phiri Story retrace son parcous.

54. ZIMBABWE : Nehanda Charwe Nyakasikana

Résistante. Nehanda (1840-1898) est devenue le symbole de la lutte contre le colonialisme, et même de la première révolte. A l’arrivée des colons britanniques, les relations étaient tout d’abord cordiales. Les colons se montrant de plus en plus oppressants et avides, elle pousse son peuple, les Shona, ainsi qu’un peuple voisin, les nbédélé, à se révolter et résister. Elle sera finalement arrêtée par les colons et pendue pour “assassinat”. Une statue à son effigie est érigée à Harare, la capitale du Zimbabwe.

2 thoughts on “Afrique : 54 pays, 54 femmes de tête

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